La floraison 2015 est à son paroxysme mais sans plus attendre il est temps d'en tirer un bilan il est vrai bien peu flatteur.
Côté nouveautés bien peu des iris plantés en 2014 ont fleuri. Seul l'échange avec Anton Mego a été une presque totale réussite. Des iris qui se sont bien développés, qui ont bien fleuris, le seul bémol étant une tige ou deux cassées soit par le vent, soit pas mon chien !
Pour d'autres achetés ou échangés les raisons du fiasco sont multiples. Certains ont été très sérieusement endommagés par mon chien (encore lui), d'autres ont été plantés dans de la terre sur laquelle j'ai saupoudré un sable gris de construction, ceci en prolongement d'un massif d'opuntia (qui lui est une parfaite réussite). Ce sable ne semble pas réellement convenir aux iris, il faudra que j'en tire certaines conclusions.
Côté créations, j'ai décidé à l'automne dernier étant donné que je ne suis qu'un amateur de passer une grande partie de mes semis de 2010 et antérieurs au glyphosate pour deux raisons :
1/ l'herbe, graminées et autres avaient sérieusement envahies mes massifs et il me devenait presque impossible d'entretenir seul ce terrain sans l'aide de puissants intrants chimiques.
2/ Ma sélection étant opéré sur ces massifs le risque de perdre quelques plantes ne m'effrayait pas plus que ça.
Je publierais dans un prochain article les conclusions sur l'utilisation du glyphosate sur l'iris, ceci à mon échelle.
Enfin deux autres soucis dont l'un majeur ont perturbé la floraison des derniers iris :
1/ la présence en très grande quantité de gastéropodes en tous genres. Il m'est arrivé par le passé de constater quelques dégâts sur les feuilles de ces animaux rampeurs mais là ce fût une demi catastrophe. Par endroit j'estime à 80% de perte de tiges florales liées aux escargots et autres limaces. La encore je suis entré en lutte physico-chimique mais la guerre était déclarée depuis bien trop longtemps et sans doute ai-je sous-estimé le risque que pouvaient poser ces petites bestioles. Il faudra la aussi en tirer de nombreuses conclusions et chercher d'ici 2016 à contrecarrer leur plan d'attaque.
2/ Le vent. Tel 2014 le vent a et est encore violent depuis mercredi. Les rafales frôlent les 100 km/h et à cette vitesse là les tiges qui résistent sont bien peu nombreuses. Il faudrait tuteurer tout ce beau monde mais je l'avoue le découragement face aux nombreux coups du sort et le manque de temps qui incombe à mon statut de jeune papa ont eu raison de ma motivation.
Il m'empêche qu'une partie du jardin protégée des limaces (milieu sec) et du vent (haie de cyprès) et pourtant plantée depuis de nombreuse années m'a offert une floraison plutôt jolie et réussie.
Côté croisements.
La encore du mauvais mais aussi du bon voir de l'excellent.
Côté obscur de la chose j'ai perdu 100 % de mes hybridations de 2013 ce qui pose à la fois un problème et à la fois m'arrange. Cela me pose problème évidemment du fait qu'il ne me reste rien de 2011,2012 et 2013. Trois années de perdues sur le plan de la création c'est une perte considérable et un retard qu'il sera impossible à rattraper. La encore c'est un coup du sort qui a fait que j'ai perdu autant de plantules, en effet des trombes d'eau se sont abattues sur le nord-Ardèche à l'automne dernier et c'est un véritable ruisseau qui coulait au beau milieu des iris.
Mais quelque part cela m'arrange aussi car en 2014 j'ai battu un record de croisements, plus de 100 ! Et chose incroyable jamais le taux de réussite pour moi n'avait été aussi important, plus de 60%. Mais ce n'est pas tout, jamais en quinze années d'hybridation je n'avais vu une telle germination. Rares sont les graines qui n'ont pas germées et je me retrouve avec une cohorte de jeunes plants à repiquer (Mais ou les mettre ???).
Pour conclure je dirais que le temps et l'espace me manquent pour pouvoir hybrider de manière sérieuse. Mais l'un n'allant pas sans l'autre et sachant que du temps je n'en aurait pas plus avant !!!! la retraite ; et bien finalement pourquoi avoir plus d'espace ? Cela entraine chez moi je dois dire une certaine frustration surtout quand je vois mes amis, pour la plupart jeune retraités assouvir leur passion avec beaucoup de réussite. Mais quelque part je suis aussi très satisfait de constater qu'à chaque problème on trouve une solution même si cela est parfois complexe. De plus la floraison des rosiers et autres plantes qui suivent celle des iris m'encourage à persister dans le fait que l'iris est une magnifique plante mais que d'autres sont la aussi pour nous faire un très joli clin d’œil. Je ne me verrais pas saborder mon jardin au profit du seul Dieu Iris qui même magnifique n'en reste pas moins éphémère.